Le Coin Sportif: recrutement, procédure d’admission, expériences

Les universités américaines sont bien connues pour leur goût du sport et de l’esprit d’équipe. Si vous êtes sportif et désirez continuer de pratiquer votre discipline en compétition tout en obtenant votre diplôme, c’est possible! Pour en savoir plus sur comment intégrer une des 42 équipes sportives d’Harvard, vous trouverez réponse à vos questions ici.

Photo: Harvard University Staff Photographer

Par Victor Crouin ’22, Salomé Garnier ’22, Maria Guramare ’21, et Charles Lego ’21-22

Le Harvard College French Club n’est pas affilié avec le bureau des admissions de Harvard College. Les informations et conseils sur ce site ont été écrits par des élèves ayant voulu partager leur expérience avec des lycéens français, et ne doivent pas être considérés comme des sources officielles de l’université. Nous vous recommandons de visiter le site officiel du bureau des admissions.

Expériences d’étudiants recrutés

Victor Crouin, membre de la Varsity Men’s Squash Team

Le sport a toujours fait partie intégrante de ma vie. Je joue au Squash depuis l’âge de 6 ans et j’ai toujours rêvé de pouvoir allier les études avec un projet sportif. Arrivé au lycée, j’ai commencé à réfléchir sur l’après-bac et sur les choix qui allaient inévitablement conditionner mon futur scolaire et sportif. J’ai d’ailleurs passé mes trois années de lycée en sport-études au CREPS d’Aix-en-Provence. Bien que motivé à me lancer dans une carrière professionnelle de squash, j’avais aussi la volonté de poursuivre des études universitaires. Malheureusement, il est difficile – surtout en tant que sport non olympique – d’allier sport et “grandes” études universitaires en France. Je n’ai donc pas hésité une seconde lorsque j’ai appris que mon double projet pouvait se réaliser aux États-Unis. J’ai eu la chance d’être détecté alors que je participais à des compétitions internationales. Dans ma discipline, les entraîneurs se déplacent souvent dans les compétitions majeures à l’international, et c’est à la suite du championnat du monde individuel junior que j’ai reçu des offres de la part d’entraîneurs de différentes universités américaines.

C’était en 2017 et l’année du baccalauréat. Autant vous dire que c’était impossible de rajouter une dose de travail extra-scolaire pendant cette période! J’ai donc décidé de prendre une année sabbatique pour me concentrer sur le processus d’admission. Je me suis préparé au SAT (examen d’entrée obligatoire, plus d’informations ici) pendant l’été 2017 et je me suis plié aux procédures d’application entre Septembre et Octobre 2017. En Janvier 2018, j’ai reçu la décision de Harvard, positive, et mon rêve se réalisait! 🙂

Si vous voulez en savoir plus sur mon parcours, vous pouvez me contacter en cliquant ici.

Maria Guramare, membre de la Varsity Women’s Basketball Team

En grandissant dans le Sud de la France, j’ai goûté à plusieurs sports au cours de mon enfance, du judo à la natation en passant par le tennis et le volleyball. Aux alentours de mes 12 ans, j’ai effectué ma première saison de basket et ainsi ma passion est née.
Depuis, j’ai toujours perçu le basket et mon éducation scolaire comme deux aspects complémentaires de ma vie, que je me suis fixé comme objectif de mener de front, sans sacrifier l’un ou l’autre. Cette détermination m’a d’abord menée au CREPS d’Aix-en-Provence, puis à l’INSEP (Paris) ou j’ai passé ma 1ère et ma Terminale, ainsi qu’en équipe de France U16, U18 et U20. 

En entamant ma dernière année de lycée, j’avais déjà songé à aller jouer au basket aux Etats-Unis mais jamais abordé cela comme un projet concret. C’est donc très tard selon les standards américains, au cours de l’hiver avant ma rentrée à l’université, que j’ai été contactée par un scout (personne chargée du repérage de jeunes talents en dehors du territoire américain). De là, tout est allé assez vite. En voyant mes performances et mes bulletins scolaires, il m’a mise en contact avec le coach d’Harvard. Ce dernier m’a exprimé sa volonté que j’intègre Harvard l’automne suivant, et m’a indiqué les procédures nécessaires pour postuler à l’université qui, comme nous vous l’expliquons dans ce post, ne différencie pas dans ses attentes entre sportifs et non-sportifs. J’ai donc dû passer les divers examens et envoyer mon dossier assez rapidement.

Ma situation était aussi particulière du fait de mon âge, puisque j’avais 15 ans lorsque j’ai postulé et que j’ai fait mes premiers pas sur le campus. Il m’a donc fallu être très convaincante de ma maturité et ma préparation en entretien comme dans les essays joints à mon dossier.

Ce qui m’a poussée à rejoindre cette université, c’est tout d’abord la recherche de l’excellence, et cela à la fois sur les terrains et en dehors. J’ai de nombreux intérêts en biologie et en informatique, que je souhaitais aussi être en mesure de poursuivre. 
Mon message à quiconque songe même vaguement à tenter sa chance, c’est d’oser. 
Ce que cette université recherche, ce ne sont pas que des gens scolaires, mais des gens complets avec des capacités diverses. Des gens qui s’investissent dans leur passion et leurs intérêts, pas uniquement pour avoir une certaine note sur leur bulletin. Être sportif fait justement preuve non seulement de qualités de travail, d’application et de détermination ; mais aussi de communication, de travail en équipe, de prise de décision instantanée et sous pression… et bien d’autres.

Si vous voulez en savoir plus sur mon parcours ou avez des questions, vous pouvez me contacter en cliquant ici.

Charles Lego, membre de la Varsity Men’s Track & Field Team 

J’ai commencé l’athlétisme quand j’avais 10 ans, mais je ne m’y suis mis sérieusement qu’en rentrant au lycée. En fin de seconde, j’ai commencé à me poser la question de l’après lycée et de comment j’allais pouvoir allier études et sport. Les options en France étaient limitées, donc j’ai commencé à m’intéresser aux États-Unis. Je n’y connaissais pas grand chose, donc j’ai cherché des ressources pour me renseigner. Je me suis inscrit sur le site NCSA, qui est une plateforme d’aide au recrutement sportif universitaire aux États-Unis. Ils ont des vidéos qui expliquent le système sportif universitaires aux États-Unis. J’y ai appris, entre autre, qu’il existait trois niveaux de sport universitaire aux États-Unis, que certaines universités donnaient des bourses sportives, d’autres non, et d’un point de vue plus pratique, comment entrer en contact avec les coachs et comment se faire repérer. J’ai réussi à entrer en contact avec le coach de Harvard qui m’a expliqué les prochaines étapes du processus d’admission.  J’ai passé des examens comme le TOEFL et les ACT et j’ai préparé un dossier d’application. Au vu de mes résultats aux examens que j’avais passé, le coach a décidé de m’inviter pour une visite à Harvard. Après avoir visité, j’ai envoyé mon dossier et quelques mois plus tard j’étais accepté! Le dossier à assembler est assez complet. (Vous trouverez plus d’informations dessus ici). Il faut, entre autres, des lettres de recommandation de deux professeurs, passer plusieurs examens et écrire plusieurs rédactions, mais en s’y prenant assez à l’avance, c’est tout à fait faisable!

La détection

Vous vous demandez certainement comment un athlète peut être détecté par les entraîneurs de l’université. Le recrutement demande beaucoup de travail pour ces entraîneurs et la partie de détection revient souvent dans les mains des entraîneurs assistants. Naturellement, ils mettent une partie importante de leurs efforts sur la détection au niveau régional et national. En conséquence, participer à des compétitions ou des “meets” aux Etats-Unis augmente vos chances de détection. Cependant, il y a d’autres manières de se faire détecter. En effet, à l’international, les coachs se déplacent parfois sur les compétitions internationales majeures de type championnat/ coupe du monde, et vous aurez donc un avantage si vous parvenez à participer et/ou vous illustrer lors de ces compétitions. Enfin, il est évident qu’avoir des contacts aide à être mis “en haut” de la liste de recrutement élaborée par les coachs. 

Si vous ne possédez aucun de ses avantages, ne vous inquiétez pas pour autant! Il existe de nombreuses plateformes pouvant vous aider à apparaître sur les radars des coachs. Des sites web comme NCSA vous permettent de poster vos résultats sportifs et scolaires sur une plateforme de recrutement que les coachs peuvent ensuite consulter. Ces plateformes sont souvent payantes mais cela ne devrait pas vous décourager. 

Enfin, les coachs ne peuvent pas détecter et contacter tous les athlètes à la fois. Ils doivent souvent faire des choix. Ainsi, contacter les coachs directement via email est souvent la meilleure solution pour exprimer votre motivation. Au pire des cas, vous recevrez une réponse négative et vous pourrez vous concentrer sur un autre projet ou une autre université. De façon générale, les entraîneurs apprécient cette démarche car cela met en avant votre maturité, votre esprit de prise en main et de responsabilité et donc, ils se réjouiront de pouvoir discuter, apprendre à vous connaître avant de prendre une décision sur votre cas. Alors, n’attendez plus! 🙂 

Le processus

Après le contact initial avec le/la coach de l’équipe vous recrutant, les sportifs sont généralement invités à au moins une visite sur le campus. La NCAA – association régissant le sport universitaire aux Etats-Unis – suit des régulations très strictes concernant le recrutement, d’autant plus pour les universités d’Ivy League dont Harvard fait partie. En conséquence, la durée ainsi que les modalités de chaque visite sont assez strictes. 

Une fois que l’entraîneur exprime le souhait de vous recruter, vous rentrez dans un processus d’application à l’université, indépendant du département sportif. Pour cela, plusieurs choses sont nécessaires comme dans la plupart des facultés (et que vous verrez expliquées plus en détail ici).

  • Vos bulletins scolaires
  • Vos notes au SAT ou ACT (examens américains de fin de lycée)
  • Vos notes au TOEFL si vous n’êtes pas citoyen d’un pays dont la langue officielle est le français
  • Un essay de description et réflexion personnelle ainsi que d’autres essays complémentaires sur des sujets prédéfinis 

Tous ces éléments font partie du dossier qui doit être soumis en ligne comme pour tout étudiant non-sportif. A la suite de cette soumission, il se peut que vous décrochiez un entretien, qui mènerait à une acceptation éventuelle. 

Il y a deux différences majeures entre Harvard et d’autres universités en termes de recrutement et de participation aux équipes sportives. Tout d’abord, Harvard est une université très généreuse en bourses, mais n’offre pas de bourses sportives de manière spécifique. Cela étant dit, si un sportif vient à se blesser ou à vouloir quitter son sport pour une quelconque raison au cours de ses 4 ans, il est libre de le faire sans risquer de perdre sa place ou sa bourse d’étudiant. 

Une deuxième différence est qu’un coach ne peut pas vous garantir d’avance d’être accepté à l’université. Dans d’autres écoles, il est possible d’obtenir une lettre de garantie très tôt dans l’année précédant l’admission. Ici, il vous faudra attendre soit janvier si vous postulez avant novembre, soit mai si vous postulez jusqu’au 1er janvier, pour connaître la décision. Il est à noter, en revanche, que connaissant les standards d’admission, les entraîneurs des diverses équipes ont tendance à uniquement recruter des athlètes ayant une forte probabilité d’être admis. 

Conseils

  • En France, les transferts et les planifications d’une saison à l’autre ont tendance à se faire très tard par rapport aux échéances américaines. Si vous comptez tenter votre chance, comptez au moins un an avant la date à laquelle vous souhaiteriez intégrer l’université. Il est important de préparer son projet sportif et scolaire assez tôt pour pouvoir avoir le temps de se familiariser avec les examens standards américains.
  • Vous pouvez aussi opter pour une année sabbatique! 
  • Contacter les entraîneurs de manière directe en envoyant un mail ainsi que des vidéos, votre palmarès… est très commun. Le plus motivé vous apparaissez, le plus de chance vous avez d’attirer l’attention des entraîneurs. 
  • Soyez prêts à envoyer vos bulletins qui seront demandés tôt dans le processus de recrutement 

Intégrer une équipe sans avoir été recruté: les walk-ons

Être recruté comme athlète n’est pas la seule façon d’intégrer une équipe varsity à Harvard, bien que ce soit de loin la plus commune. Dans des cas particuliers, certaines équipes acceptent des walk-ons au debut de l’année, c’est-à-dire des athlètes ayant déjà un très bon niveau dans le sport pour intégrer l’équipe. Les modalités et la fréquence varient selon les équipes, donc il est toujours bien de se renseigner sur le site du sport en question et de contacter les coachs directement. 

Il y a une équipe qui accueille régulièrement des walk-ons n’ayant absolument aucune expérience dans le sport: l’équipe d’aviron (rowing)Ce sport, qui se divise en quatre équipes, garçons/filles et lightweight (poids légers)/heavyweight (toutes catégories), recrute des élèves avec ou sans expérience au début de chaque année. Après un semestre, les walk-ons intégrent pleinement l’équipe varsity. C’est une super opportunité de découvrir un nouveau sport et d’intégrer un équipe sans avoir d’expérience, mais c’est un sport difficile qui demande beaucoup de rigeur et de persévérance. 

Si vous avez des questions sur le processus de walk-on, et surtout sur comment intégrer une équipe d’aviron sans avoir été recruté(e), vous pouvez contacter Salomé Garnier. Rameuse de haut niveau lorsqu’elle vivait en France avant d’intégrer Harvard, elle a rejoint l’équipe en tant que barreuse (coxswain) sans avoir été recrutée, et pourra vous en dire plus sur son expérience. 

Cliquez ici pour contacter Salomé Garnier